Potes au potager

21/04/2024

Ça y est ! Les vacances sont là, la neige s'éloigne, la chaleur s'approche, le soleil s'attarde, c'est le moment de mettre en place le...

POTAGER !
POTAGER !

Quelle belle surprise que de voir des habitué·es et surtout de bonnes copaines se joindre à nous pour ce chantier ! Ça affluait du Poitou (la voiture chargée de pains), de Toulouse (après quelques galères de train, rien d'inhabituel), de Normandie (après une nuit à Paris), de Grenoble (avec un jour de retard), du Haut-Doubs (avec un petit chat noir), de Pontarlier (pour tout bien préparer) ! On s'est sentis comme en famille, presque à rejouer une scène datant d'il y a deux ans... mais avec des gens en moins, si bien qu'au début on a souvent eu l'impression qu'il manquait quelqu'un. Eh non, nous étions tous·tes là chaque matin, en comité restreint mais joyeux, à nous répartir sur les chantiers au programme de cette année. Et la grosse mission de cette semaine, c'était le potager !

"C'est bien les copeaux que vous avez mis là y a 6 mois ?" "Oui, oui..."
"C'est bien les copeaux que vous avez mis là y a 6 mois ?" "Oui, oui..."

Allez, au boulot !
Il nous faut déplacer le paillis de copeaux posé en octobre dernier lors du chantier broyat sur les planches de culture. Oui, car c'est un paillage bien trop riche en carbone qui risque de monopoliser l'azote disponible dans le sol pour sa décomposition et les légumes vont donc manquer d'azote : c'est ce qu'on appelle "une faim d'azote". Les copeaux nous ont donc servi à couvrir les allées pour éviter que les adventices ne grignotent nos planches petit à petit sur les côtés, à pailler les petits fruits (cassis, framboises, groseilles, qui adoooorent ces bouts de bois qui leur rappelle leur milieu boisé originel) et à protéger le deuxième emplacement de la flexserre qui va patienter jusqu'à l'année prochaine. Sous les copeaux, la terre du potager est meuble et foncée et on trouve plein... de vipères ?! Non, ouf... de couleuvres alors ? Oui, une, mais surtout de petits orvets qui s'y sont réfugiés pour l'hiver ! On est trop contents ! On les déplace amoureusement et on passe à l'étape suivante...

Pic et pic et grelinette
La seule grelinette en notre possession n'a connu aucun repos ! Car l'étape d'après, une fois le sol découvert, c'est de le préparer à accueillir des graines ! Du pic et du pic pour redélimiter les parcelles, de la grelinette pour ameublir le sol sans le retourner, des petites mains pour secouer les mottes d'adventices et les poser sur le côté... Et il y en avait du sol à ameublir ! On a dérangé plein de vers de terre, encore de gentils sinuants que l'on était heureux·ses de découvrir...

Le réveil de la flexserre
En avril, la flexserre sort d'hibernation... Elle rampe lentement hors de l'annexe, ses longues bâches traînant derrière elle, jusqu'à son nouveau site estival, se dresse de toute la hauteur de ses bambous repliés au centre de son nid et s'étire au maximum, jusqu'à pouvoir relever d'un coup de tête son toit au-dessus d'elle pour enfin rentrer son ventre et se laisser recouvrir et entourer par les bâches translucides qui lui permettront de concentrer la chaleur pour les plants qu'elle va accueillir.
... si seulement cela pouvait se passer comme ça... Mais l'installation de la flexserre, et en particulier de ses bâches, est souvent une belle galère qui requiert ingénieur·euses en lancer de cordes et faiseur·euses de nœuds. C'est le moment de l'année où je me promets d'organiser un atelier "nœuds" en général... Mais les progrès sont là et si nous dûmes nous y remettre à deux fois, nous arriverons sûrement un jour à établir un protocole fixe nous permettant de faire tenir les murs et le toit tout l'été !

Déploiement du toit
Déploiement du toit

Des petites graines, des petites graines, encore des petits graines...

Le sol est préparé, on peut enfin semeeeeeer ! Et planter ! Enfin, pour ça on a dû attendre jeudi, car il a gelé toutes les nuits avant ce jour-ci. Planter des plants rapatriés par la mama et ceux d'une amie maraîchère du coin : de beaux choux-raves... des aubergines... des p'tits poivrons... de jolis choux... de fins poireaux... et des laitues... des cornichons. Beaucoup d'concombres... de beaux melons... des brocolis... et des choux-fleurs... des aromates... et des tomates... des cornichons. (:D)
Après cet interlude potager, revenons à nos semis. Des semis en intérieur (le jour où la pleige s'est abattue sur le Morvan), car il était encore bien tôt pour nombre de légumes et puis parce que la guerre contre les limaces passe aussi par ça. Nous nous étions donc équipés en plaques de semis dignes de ce nom et en terreau du même nom et Charly a pu bénéficier de l'expertise de maître Gloria, diplômée en repiquage et semis l'été précédent (et dont le bras en écharpe la rendait prédisposée à tout travail ne nécessitant pas d'empoigner un outil imposant). Nous plantâmes donc les premiers semis d'une lignée que nous espérons longue et fructueuse, car le calendrier est prérempli pour que nos héritier·es post chantier (à savoir Lucie et Lucas, alias "les Lu·lu") puissent prolonger notre œuvre (prononcer "euvre", en bon·ne franc-comtois·e) et étaler les récoltes sur tout l'été.
Au sujet des semences, prenez bien note (contrairement à Charly) que les graines ont une date de péremption au-delà de laquelle les semer vous garantit surtout de belles déceptions. Nous avons donc opté pour une technique de recyclage folle, excitante et aléatoire, j'ai nommé : "le semis à la volée". En voici la recette : prenez tous vos sachets de graines périmées, versez-les dans un bol, mélangez bien et dispersez le tout sur un endroit libre de votre potager (dont le sol aura tout de même été préparé pour optimiser les chances de belles surprises).

Avec quoi mange-t-on une papaye ?...
(oui, ce chantier fut placé sous le signe des blagues et tout le monde a pu enrichir son stock en la matière ! Il fallait bien le mentionner dans cet article.)

Dernière étape du chantier : le paillage, donc. Suréquipés grâce au voisin agriculteur, nous disposions d'une réserve de paille qui servit de mini-bar et de coin ravito si souvent que l'on hésite à la laisser là finalement... N'oublions pas l'apport conséquent de Gus qui perfectionna la technique de ramassage de la tonte en endossant le big bag afin de pouvoir ratisser directement entre ses jambes. Oui, dis comme ça, c'est pas clair et on attend toujours la photo de démonstration, mais on sait qu'il essaya beaucoup de techniques avant d'opter pour celle-ci. Gloire à l'ingénierie participative !
Paille partout ? Nooooon... Un peu sur les semis de graines fines, beaucoup sur les semis de grosses graines (type haricots, pois, fèves et maïs), à la folie aux endroits non semés et autour des plants en place... et pas du tout autour des oignons, échalotes et aulx qui pourrissent facilement. Avec les années, nous affinons notre usage du paillis pour réussir à profiter de ses avantages sans subir ses inconvénients... Quels sont-ils ? Eh bien vous le sauriez si vous aviez participé au grand quiz "Questions pour un champignon" organisé par Charly !

On a voulu calculer à l’œil avec l'ami Lucas : quelle est la surface du potager ?
...
Bon, combien d'appart' de 40m2 dans le potager ? (sans la comparaison avec l'appart', impossible de se repérer)
"Oooh, ça fait bien un bel appart' de 100m2, non ? Attends, y a le champs de patates aussi ! et la flexserre ! Ah ouais, donc bien 200m2 alors... Mais on compte les allées aussi ? Oh ouais, sinon c'est l'enfer à calculer ! Allez, disons 250m2 ; comme ça je pourrai dire que j'étais en charge d'un potager de 250m2."

Eh oui, car cette année, pour poursuivre l'entretien et l'ensemencement progressif du potager, on a recruté du monde... Lucie sera donc accompagnée au moins jusqu'en juillet pour garder le rythme d'arrosage, se tenir prête à sauter sur les voiles d'hivernage si les Saints de glace se pointent, faire la chasse à la limace et continuer à semer pour nous assurer une récolte étalée dans la saison. Tout cela piloté à distance par Charly, la référente potager, depuis la Normandie ! Oui, on fait avec les contraintes et les besoins de chacune, hein, c'est aussi ça la permaculture ;)

Fleurir
La dernière grosse mission de ce chantier : pulvériser cette fleur jaune envahissante qui empêche quoi que ce soit de pousser dans la jardinière à côté de la pergola pour la remplacer par un cocktail de fleurs vivaces et annuelles en tout genre ! Mission réussie,  en espérant que l'on n'ait pas oublié un fragment de racine quelque part... Vivement une explosion de fleurs diverses et variées !

Avant
Avant
Après
Après

Et autres missions surprises...

Bref, un chantier sous la bénédiction des cieux (contre toute attente) et riche en fous rires et longs moments de discussion nocturnes (tout sens de la raison abandonné) ! Un grand merci à vous les copaines, de passage ou de la semaine, pour avoir répondu présent·es une fois de plus. Ce lieu ne serait pas ce qu'il est sans vous et les souvenirs que l'on s'y forge avec vous. On vous aime <3